L’industrie a tout à gagner à montrer ce qu’elle est devenue

Véronique Moreira

Vice-présidente en charge de l’éducation et des collèges
à la Métropole de Lyon

Véronique Moreira, Vice-présidente en charge de l’éducation et des collèges à la Métropole de Lyon, a fait partie des experts consultés dans le cadre de l’appel à projets « L’industrie pour les 11-16 ans : tout un monde à (re)découvrir ! » lancé par Ilyse début 2022.

Quelle posture doit adopter, selon vous, l’écosystème industriel local auprès des 11-16 ans ?

Ma délégation touche les collèges, pas seulement les bâtiments et les cantines mais aussi tout ce qui concerne l’éducation. Notamment faire connaître aux jeunes et à leur famille l’ensemble des acteurs économiques du territoire. Cela représente un volet de l’éducation très important. En effet, s’ils ne connaissent pas toutes les possibilités qui s’offrent à eux, comment, ces jeunes peuvent-ils être pleinement acteur de leur avenir professionnel ? Et cela n’a rien à voir avec une orientation précoce.

Je suis très attachée aux savoirs fondamentaux, l’école doit permettre de construire les citoyens de demain, ça passe par des corpus communs, y compris la connaissance des métiers et des acteurs économiques locaux. Certains secteurs ont déjà l’habitude d’aller à la rencontre des collégiens pour les sensibiliser à leurs métiers. L’industrie est bien moins avancée sur ce sujet alors qu’elle fait face à des enjeux de recrutement essentiels pour son avenir.

Quel accueil doit réserver le milieu éducatif aux actions de médiation industrielle ?

Notre territoire fourmille de dispositifs et d’actions de médiation industrielle menés auprès des jeunes, mais ils restent cachés, méconnus de leur public. Ce que je souhaite, c’est une meilleure coordination entre les acteurs de la médiation industrielle, pour rendre leurs actions plus visibles. En ce sens, Ilyse est un outil très important de mobilisation des acteurs du territoire au service de la visibilité du monde industriel et donc au service des jeunes. Car je le répète, il ne s’agit pas d’orientation mais de connaissance de la vie économique. C’est pourquoi la responsabilité d’accueillir une action de médiation industrielle dans un collège, ne doit pas relever de la seule initiative du principal ou d’un professeur.

Il faut une implication transversale des disciplines et faire appel à des enseignements variés. Un vrai travail d’équipe avec les industriels qui doit notamment permettre à plus de 3e de réaliser leur stage de découverte de l’entreprise dans des sites productifs. L’industrie a tout à gagner à montrer ce qu’elle est devenue et à présenter aux jeunes les défis qu’elle a à relever avec eux et qui impactent toute la société. Je suis sûre que cela peut susciter des vocations.

Les acteurs économiques ont un rôle à jouer dans l’éducation des 11-16 ans si on veut permettre à ces jeunes de choisir par eux-mêmes leur avenir professionnel.

Que vous a apporté cette expérience avec Ilyse ?

J’ai découvert Ilyse grâce à ce premier appel à projets qui m’a interpellée par le fait de réfléchir au soutien d’actions qui impliquent des acteurs de domaines et de territoires différents. Des actions qui existent déjà et qui ont vocation à être amplifiées. Je trouve très intéressant de voir ce qui fait levier et de donner les moyens à un dispositif de se reproduire. Une autre condition pertinente de l’appel à projets était d’inclure des entrepreneurs dans le projet. Un aspect essentiel : on ne peut pas faire sans eux.

J’ai également apprécié la confrontation des points de vue avec les différents experts présents dans ce jury. Mon approche de l’industrie est très culturelle, historique, patrimoniale, alors que j’avais en face de moi des points de vue plutôt pragmatiques qui posent la question des débouchés avant tout. C’était donc très instructif de s’écouter, d’entendre des arguments différents. Car, si je peux résumer ainsi, toute la vocation d’Ilyse est de faire travailler les gens ensemble pour plus d’efficacité et atteindre plus facilement les objectifs fixés. À ce titre, ce premier appel à projets sera certainement à l’origine de nouveaux partenariats prometteurs.

Maintenant, je suis impatiente de voir la suite : l’évolution des projets financés et accompagnés. La façon dont Ilyse va aussi permettre un partage de bonnes pratiques entre tous ces acteurs, afin de constituer un socle solide sur lequel pourront s’appuyer les prochains porteurs de projets retenus.

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