Catherine Daumas
Cheffe de projet stratégie industrielle à la Métropole de Lyon
En tant que référente technique pour Ilyse, Catherine Daumas – cheffe de projet stratégie industrielle à la Métropole de Lyon – a pour mission le suivi de l’évolution de ce dispositif incubé par la Métropole. Elle nous explique en quoi Ilyse pose un cadre d’intervention pertinent.
En quoi consiste votre mission de référente technique pour Ilyse ?
Cette mission évolue en même temps que la fondation franchit des étapes. Ce qui est particulièrement stimulant. Ainsi, lors de l’incubation par la Métropole de Lyon de la future fondation ILYSE dans le cadre du programme Territoire d’innovation financé par France 2030, mon rôle en tant que coordinatrice du projet et référente technique pour la Métropole de Lyon était de m’assurer de la création d’un outil qui fasse converger les intérêts des différents partenaires. Notre feuille de route : travailler sur la vision et l’écriture des statuts de la fondation pour la reconnexion industrielle.
Aujourd’hui, être référente technique d’Ilyse, c’est être une interlocutrice privilégiée de la déléguée générale Delphine Gréco, afin d’accompagner la mise en œuvre de la Fondation, faire valoir les intérêts des partenaires impliqués et garantir que le dispositif entre en résonance avec la stratégie industrielle que nous portons à la Métropole de Lyon. Je dois par ailleurs m’assurer de la cohérence entre la Fondation et d’autres dispositifs que nous accompagnons. Bien sûr, je ne suis pas la seule référente technique, puisque chaque membre fondateur a mis à disposition de la Fondation des agents qualifiés pour mener à bien ce projet.
Qu’apporte l’alliance entre deux territoires dans un projet tel qu’Ilyse ?
Traditionnellement, la Métropole accompagne toujours des groupements d’acteurs. Ces groupements peuvent prendre la forme de pôles de compétitivité, de clusters mais aussi d’associations comme la Ruche Industrielle. Dans le cadre d’Ilyse, ce qui est nouveau c’est l’association de deux collectivités pour porter ensemble un tel outil. Deux métropoles qui n’ont pas le même champ de compétences sur des territoires certes proches mais aux tissus économiques différents. A travers Ilyse, et depuis peu le fonds d’amorçage industriel Demeter, nos deux collectivités coconstruisent ensemble une palette d’outils à destination des acteurs industriels de leurs deux territoires.
Une telle dynamique s’appuie sur le fait qu’un territoire industriel ne s’arrête pas aux frontières administratives d’une métropole. Or, nous sommes là pour répondre à des besoins concrets qui reposent sur des logiques de bassins industriels et d’emplois mais aussi d’enseignement supérieur et de recherche. Le fait de travailler sur le tissu Lyon-Saint-Étienne permet de répondre avec justesse aux besoins de ces acteurs. Que ce soit sur la question de l’emploi, de l’enseignement, de l’innovation ou des besoins en foncier, en transport, la logique de bassins est tout à fait pertinente.
Il faut de grands ambassadeurs industriels pour Ilyse, au-delà du portage des collectivités locales.
Quelle est l’étape suivante pour Ilyse ?
Une plus grande implication des industriels dans la gouvernance-même d’Ilyse. Ils doivent s’emparer de cet outil qui a été créé pour eux. Il me parait intéressant et opportun qu’il y ait davantage d’industriels autour de la table avec, à termes, un président issu du monde industriel et non d’une collectivité comme c’est le cas actuellement. Il faut de grands ambassadeurs industriels pour Ilyse, au-delà du portage des collectivités locales. Cela ne signifie pas gommer complètement la présence des collectivités qui ont conçu et financé le projet. Une fondation qui démarre avec 2 millions d’euros de budget grâce au financement de France 2030 et des collectivités, ce n’est pas courant ! Seulement, une fois la dynamique lancée, elles doivent passer en arrière-plan. Ce qui permettra, en outre, aux industriels de peaufiner leur discours sur ce qu’a été l’industrie, ce qu’elle est aujourd’hui et ce vers quoi elle tend.