Entretien avec Patrice Gaillard, DRAFPIC à la gouvernance d’Ilyse

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Patrice Gaillard

DRAFPIC (Délégué régional Académique à la formation professionnelle initiale et continue) à la Région académique Auvergne-Rhône-Alpes, et membre du Comité Stratégique de la fondation ILYSE

Patrice Gaillard représente la Région académique Auvergne-Rhône-Alpes (division formation professionnelle initiale et continue) au Comité stratégique de la fondation ILYSE.

Pouvez-vous présenter la DRAFPIC ?

Patrice Gaillard : La délégation est chargée du développement de formations professionnelles au sein des 162 lycées sous contrat public et privé, de la région Académique – Lyon, Grenoble et Clermont-Ferrand. Nous sommes en étroite collaboration avec les autres délégations régionales.

L’activité principale est d’anticiper les besoins en compétences, de façon à construire une carte de formation professionnelle sur chaque territoire, dans le but de répondre aux attentes des futurs lycéens, des futurs apprentis et étudiants, mais aussi des demandeurs d’emploi, salariés d’entreprises.

Il s’agit d’avoir la capacité à animer des réseaux de lycées professionnels, de CMQ – campus des métiers et des qualifications, de GRETA, de CLEE – comités locaux école entreprise.

Cela nous conduit à des actions qui touchent à la fois l’information, l’orientation pour promouvoir les métiers à fort potentiel d’insertion ; jusqu’à la formation des jeunes apprentis, demandeurs d’emploi, salariés d’entreprises. Nous travaillons aussi sur la valorisation des certifications et la validation des acquis d’expérience.

Qu’est-ce qui, dans le projet de la fondation ILYSE, a séduit le Rectorat ? En quoi cette collaboration vous paraît-elle essentielle ?

Patrice Gaillard : La fondation ILYSE est née dans le cadre d’un objectif global de maintien et de revitalisation de l’industrie locale, avec l’intention d’impulser de nouveaux projets.

Nous avons été séduits dans le fait qu’ILYSE représente un dispositif très partenarial autour d’un principe d’animation très collégial.

Elle implique réellement les entreprises et les acteurs économiques du territoire. L’engagement fort des parties prenantes est un gage de réussite du projet.

Nous avons en outre aimé cette notion de couverture territoriale inédite : travailler sur des sujets de redéploiement industriel au sein de 2 communautés urbanistes, Lyon et Saint-Etienne. Ces deux communautés détiennent effectivement des marqueurs forts en termes d’industrie.

La question des compétences et de l’intérêt pour l’industrie était majeure : comment attirer vers un secteur peu ou mal connu ?

Le dispositif ILYSE nous permet et nous incite à travailler autrement, à chercher des idées, à soutenir des projets, afin de reconnecter l’industrie et les habitants, dont les jeunes.

Après 2 années d’investissement au sein de la gouvernance de la Fondation, quel bilan dressez-vous ?

Patrice Gaillard : Cette gouvernance permet d’aller porter des projets innovants, de mettre en place une réflexion collective tout en respectant les compétences et points de vue de chacun, et en maintenant une diversité de partenaires.

Je salue le fait que l’ensemble des Fondateurs ait souscrit à ce que le premier appel à projets d’ILYSE publié fin 2021 et distingué en 2022, ait porté à la sensibilisation des collégiens et collégiennes aux activités et métiers industriels à proximité de leurs établissements. Le collège est une période charnière dans l’orientation des jeunes, dans la construction de leurs perceptions et projections dans le monde du travail, notamment avec le stage qu’ils ont à effectuer en année de 3ème.

S’agissant de dresser un bilan global des actions portées, il est encore tôt. L’impact de la fondation ILYSE devant s’inscrire et se mesurer dans la durée. 

Quelles ambitions portez-vous en matière de formation pour l’industrie de demain ?

Nous sommes au sein de la région la plus industrielle de France, et pourtant la tension de l’emploi est un sujet encore trop sensible. Il faut travailler sur la formation initiale : les jeunes apprentis, demandeurs d’emploi et salariés d’entreprises doivent monter en compétences et obtenir plus de qualifications.

Nous travaillons sur les objectifs de France 2030 : c’est aujourd’hui pour nous ! Il n’y a plus de temps à perdre.

Un élève de collège en classe de 4ème aujourd’hui sortira en 2029 avec un BTS en poche. Ainsi la sensibilisation portant sur les métiers de l’industrie se joue maintenant.

C’est là où nous observons le grand intérêt des fondations, celles-ci faisant preuve d’agilité afin d’apporter des réponses à ces enjeux.

Les industriels ont aussi un rôle prépondérant à jouer : ils doivent enfin accepter d’investir pour l’objectif 2030 (implication, obligation de résultats, capacité de mesurer la plus-value et de la mettre en avant).

Enfin, l’industrie dite verte, avec l’objectif d’un impact carbone très faible, doit être prise en compte.

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