La fondation ILYSE vue par son président, Marc Chassaubéné

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Marc Chassaubéné

Président de la fondation ILYSE et Vice-Président à Saint-Etienne Métropole

Entretien avec Marc Chassaubéné, Président de la fondation ILYSE et Vice-Président à Saint-Etienne Métropole.

Quelles ont été vos motivations pour candidater en qualité de Président d’Ilyse (alors désignée Fondation pour la Médiation Industrielle) ?

Marc Chassaubéné : Tout d’abord, j’ai une sensibilité personnelle aux questions de l’industrie pour des raisons familiales. Je travaille en outre avec des industriels dans la pétrochimie. Ces derniers me font part des difficultés qu’ils rencontrent notamment du point de vue des ressources humaines et des compétences.

Le constat de nombreux postes vacants dans le secteur est douloureux et antérieur à la crise COVID. Cette situation découle d’une profonde méconnaissance de l’industrie de la part du grand public, des prescripteurs à l’emploi et du monde de l’enseignement – professeurs comme élèves ; de leur caractère essentiel à notre quotidien tout comme à celui de la transition de nos modèles économiques et sociétaux.

J’assure par ailleurs la co-Présidence de la French Tech One Saint-Etienne Lyon et cultive des relations étroites avec la Métropole de Lyon dans le cadre du programme Territoire d’Innovation. Ces différentes missions me permettent là encore de rencontrer des entreprises du territoire et d’observer l’intérêt d’un nouveau message sur l’industrie.

Il me semblait ainsi important et naturel de m’engager dans une aventure combinant Lyon et Saint-Etienne, terres d’innovation et de transformation de nos industries.

Êtes-vous un heureux Président ?

Marc Chassaubéné : (Rires) Oui ! Très heureux !

Je trouve qu’Ilyse a développé en peu de temps un modèle innovant qui fédère de nombreux acteurs très divers autour de la question du redéploiement productif local.

En proposant aux parties prenantes d’œuvrer sur la médiation entre l’industrie et les habitants, Ilyse nous offre à tous – industriels, institutions, milieux de la formation, de l’emploi et de la culture – l’opportunité de travailler collectivement à ce que nous pensons être le principal écueil aujourd’hui : la mise en dialogue, en proximité.

Les appels à projets sont riches d’idées et d’avancées. Ils sont le prétexte de synergies partenariales au service d’une meilleure compréhension des activités de production industrielle et de leurs transformations durables. Nous sélectionnons ainsi à dessein, des solutions et des porteurs de projets qui souhaitent massifier et essaimer leurs formats de médiation en faveur des activités industrielles locales. Les structures lauréates que nous soutenons sont tout autant convaincues que nous de la nécessité de recréer cette connexion entre habitants et industries au service de notre avenir.

Par ailleurs l’arrivée de deux mécènes d’envergure démontre que les industriels sont pleinement saisis de la question et souscrivent à la démarche collective. Leur implication grandissante est une ambition pour Ilyse, et nous sommes ravis de constater qu’elle se concrétise.

Toutes ces raisons génèrent en effet une satisfaction réelle à être le Président de la fondation ILYSE.

À quels enjeux Ilyse est-elle confrontée à ce stade de développement ?

Patrice Gaillard : À mes yeux, les enjeux sont au nombre de deux :

Un enjeu propre à la Fondation, qui est celui de son financement. Ilyse a été lancée dans le cadre d’un PIA – Programme d’Investissement d’Avenir. Elle doit à présent trouver ses propres financeurs, notamment des industriels qui se retrouveront dans l’ambition et le modèle de la Fondation. L’entrée de deux premiers mécènes traduit un début très prometteur et laisse augurer une pérennité manifeste.

Le second enjeu porte sur la preuve d’impact d’Ilyse. Notre mission unique est de pouvoir s’adresser à toutes et à tous, dans tous les pans de la vie, de la société : il s’agit d’avoir une vision juste de l’industrie et de ses enjeux sociétaux et environnementaux.

Nous allons d’ailleurs publier prochainement le premier rapport d’activité de la Fondation et réaliser le bilan en année 1 des projets dont nous soutenons le déploiement. A date, ces derniers adressent en priorité, aux côtés des industriels, les jeunes collégiens et collégiennes, leurs professeurs et parents. L’effet « bouche à oreille » peut aller très vite ! Un collégien, en partageant ses expériences avec ses parents, son entourage peut traduire une nouvelle perception et connaissance de l’industrie locale. Le challenge, bien que complexe, reste riche, porteur et stimulant !

Lorsque sera venu le temps de transmettre le flambeau, quels seront vos souhaits pour l’avenir d’Ilyse ?

Patrice Gaillard : Je l’avais exprimé lors de ma candidature et de ma profession de foi : j’aimerais vivement que ma ou mon successeur soit une ou un industriel. En effet, l’investissement des collectivités territoriales ayant déjà été démontré, et l’industrie ayant saisi cette main tendue des pouvoirs publics pour son développement, il faut désormais que cela soit traduit par une réalité terrain.

Le principe porte sur l’idée qu’une ou qu’un de leurs pairs rejoigne cette Présidence dans une démarche de conscience du devoir de mobilisation.

Qu’une femme intègre la présidence de la Fondation me plairait beaucoup, et ce pour des raisons symboliques : la féminisation de l’industrie est un vrai sujet d’actualité, qui peut servir d’exemple pour les jeunes filles en questionnement.

Attention (sourire), un homme pourrait très bien véhiculer ces valeurs et ce message aussi !

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