Alexandrine Devaujany-Bellon
Déléguée Régionale Académique à la Formation Professionnelle Initiale et Continue à l’Académie de Lyon & Membre du Comité Stratégique de la Fondation ILYSE
Dans un monde en constante évolution, où les métiers et les secteurs se transforment rapidement, la valorisation de l’industrie locale revêt une importance cruciale. Pour en comprendre les enjeux et les actions concrètes, nous avons rencontré Alexandrine Devaujany-Bellon, Déléguée Régionale Académique à la Formation Professionnelle Initiale et Continue à l’Académie de Lyon, ainsi que membre du Comité Stratégique – COSTRAT – de la Fondation ILYSE.
Quelle est votre mission pour la formation professionnelle ?
En tant que Déléguée Régionale Académique, mon rôle est au cœur de l’évolution et de la transformation de l’offre de formations professionnelles en région Auvergne-Rhône-Alpes. Ce sont 260 lycées qui offrent des formations professionnelles sous statut scolaire, en apprentissage mais aussi en formation continue, pour les adultes demandeurs d’emplois ou en reconversion.
Etre à l’écoute des besoins des territoires pour adapter l’offre de formation est le principal enjeu de la Région académique Auvergne Rhône Alpes afin d’améliorer l’insertion professionnelle des jeunes et adultes en formation.
L’intégration au COSTRAT de la Fondation ILYSE a été une évidence pour la région académique Auvergne Rhône Alpes, consciente des enjeux de développement des formations industrielles dans la 1re région industrielle de France.
Pour les trois ans à venir, le recteur de région académique et le président du Conseil Régional ont décidé de créer 2 000 places nouvelles de formation dans la voie professionnelle, du CAP au BTS, en faveur des filières industrielles : numérique, électronique, cybersécurité, nucléaire, énergies décarbonées, industrie 4.0…
Il y a là un fort enjeu d’attractivité de ces formations. Intégrer la Fondation, c’est travailler particulièrement sur des territoires sur lesquels, il est essentiel de faire évoluer l’offre de formation compte tenu du développement industriel et ainsi de renforcer des actions innovantes d’attractivité.
Alexandrine, pouvez-vous nous en dire plus sur votre rôle au sein du COSTRAT de la Fondation ?
En tant que membre du COSTRAT, mon rôle est de favoriser le lien avec les établissements scolaires, de participer à la sélection des projets soutenus par la Fondation, et d’échanger sur les orientations et les actions à mettre en place pour promouvoir l’attractivité et la mise en œuvre des formations.
Selon vous, quelles sont les forces d’Ilyse ?
Je pense que sa force première est son ancrage territorial et la diversité de ses partenaires, complémentaires par leurs expertises et leurs réseaux. En rassemblant des partenaires divers, les échanges prennent une toute autre dimension. C’est une richesse d’avoir une Fondation qui s’adresse à la fois aux industriels, aux collectivités territoriales, au monde de l’éducation secondaire, et au monde de l’enseignement supérieur.
À travers la conduite des projets, Ilyse propose certes une découverte des métiers, mais également une approche plus approfondie qui intègrent des aspects culturels, artistiques et économiques.
Notre force est également de sélectionner attentivement les projets à soutenir, privilégiant des initiatives diversifiées qui ciblent un large public : des familles, des enfants et leurs parents, des prescripteurs de l’emploi, ainsi que des enseignants.
Nous constatons qu’il existe encore un manque de notoriété, une représentation inexacte de certaines formations, pourtant très recherchées par les industriels. L’image de l’industrie est souvent entachée de stéréotypes et de préjugés, notamment en ce qui concerne la représentation des filles. Les projets que nous retenons visent à faciliter les échanges entre le grand public et le secteur industriel, à encourager l’esprit d’entreprise chez nos élèves, et à déconstruire les représentations, notamment celles liées aux enjeux de transition écologique.
Nous cherchons également à déployer des dispositifs qui puissent être pérennisés sur le territoire auprès d’un grand nombre d’acteurs.
Pourquoi les industriels doivent-ils rejoindre la Fondation ?
De mon point de vue, les industriels ont tout intérêt à s’engager dans de telles initiatives pour mettre en valeur leurs entreprises, leurs métiers et leurs produits. C’est un investissement pour l’avenir, afin de mieux préparer les générations futures, prochainement engagées sur le marché de l’emploi.
En mettant en lumière leurs activités, les industriels contribuent à améliorer leur image auprès des habitants, tout en renforçant leur intégration dans le tissu économique local. Cette démarche vise à réaffirmer le rôle essentiel de l’industrie dans le patrimoine territorial, un aspect qui a peut-être été négligé par le passé.
Il est également question de rassurer les jeunes sur les valeurs défendues par les industriels, qui peuvent servir d’exemple en matière d’engagement écologique et de conditions de travail. En exposant leurs actions et leurs principes, les entreprises peuvent sensibiliser et inspirer les nouvelles générations.
Un mot pour la fin ?
Ilyse élargit progressivement son audience. Initialement axés sur le collège, le lycée et la voie professionnelle, nous explorons désormais de nouvelles pistes, telles que les innovations technologiques et les métiers de demain. Cela nous permet de travailler avec d’autres publics, notamment les filières scientifiques et technologiques. Par exemple, j’ai récemment participé à l’événement « Demain et en mieux », visite de l’événement organisée par la Fondation, qui illustre cette évolution. Cette capacité à se renouveler constamment et à adapter nos actions élargit notre champ d’action de manière significative. Ainsi, bien que notre collaboration soit déjà bien établie, de nouvelles perspectives prometteuses restent à explorer et à développer.