« L’industrie est Magnifique » : Guillaume Pain témoigne

Guillaume Pain, Directeur Général du Joint Technique, fabricant de joints et solutions d’étanchéité à partir de matériaux souples en élastomères, soutient ardemment LIM – L’Industrie Magnifique, projet lauréat de notre Fondation. Cet entrepreneur, à la tête d’une industrie familiale, tous deux fêtant leurs 50 ans cette année – oui, lui et la société (!) – entend bien aussi célébrer, via sa participation à LIM, toute l’industrie, un secteur qu’il défend résolument.

Façonner sa propre histoire

Né un mois avant la création par son père du Joint Technique, en 1975, Guillaume Pain est « tombé dans la marmite quand il était petit », pourrait-on dire. Il se définit d’ailleurs comme un « pur produit Joint Technique » : enfant, il accompagnait son père le samedi visiter ses ateliers, puis, adolescent, il a passé tous ses étés à travailler sur les machines en 3×8.

Mais, malgré son appétence pour l’entreprise familiale, il n’était pas écrit que Guillaume en reprendrait les rênes. Car, dès son plus jeune âge, il a la volonté de tracer son propre sillon. Ce fils d’entrepreneur n’a jamais rien pris pour acquis : élevé dans une famille où la valeur travail est prégnante, il a mis un point d’honneur à être indépendant financièrement dès son plus jeune âge, exerçant par exemple en tant que coach de tennis pour gagner son argent de poche.

Je suis de nature besogneuse et persévérante. J’ai toujours été très autonome dans la vie et ai commencé à travailler très tôt pour gagner mon indépendance et être maître de mon destin.

C’est un concours de circonstances qui le conduit à diriger le Joint Technique. En effet, à la sortie de ses études de finance en école de commerce, il entre dans l’entreprise familiale « juste pour donner un coup de main ». Il ne la quittera plus jamais. A l’époque, le Joint Technique compte une vingtaine de salariés si bien que Guillaume remplace les absents. Il apprend ainsi tous les métiers et occupe tous les postes (production, commerce, bureau d’étude, contrôle de gestion…). Il gravit ainsi un à un les échelons avant de prendre la direction générale en 2010. La passation entre père et fils se fait en douceur, « tout naturellement », précise-t-il. Cependant, insiste Guillaume Pain : « une transmission, pour qu’elle soit réussie, doit être préparée en amont. Un accompagnement des deux parties en présence est nécessaire, car les problématiques d’une génération ne sont pas celles de l’autre ». Il rachète les parts de l’entreprise à son père, « par souci d’équité familiale ». Passionné par ces questions de transmission, Guillaume pense d’ailleurs déjà à la sienne.

Imprimer son empreinte

En 2010, afin de confirmer son choix de reprendre l’entreprise familiale, Guillaume a suivi une formation MBA à l’EM LYON en programme AMP (anciennement CPA) durant 18 mois. Son travail de fin d’études consistait à rédiger un plan stratégique pour le Joint Technique – « une feuille de route qu’il a déroulée depuis ». Il inscrit notamment la diversification des activités dans l’ADN du Joint Technique, ce qui s’avère un précieux facteur de résilience durant le Covid qui ouvre le marché des respirateurs artificiels et fournit l’opportunité de fonder une nouvelle usine.

Autre intention déclarée : celle de posséder une marque en propre qui représenterait 10% du CA du groupe. Ce qui conduit Guillaume Pain à créer en 2020 avec son épouse Hélène, une start-up, Gorilla – qui représente aujourd’hui 3% du CA.

En tant que sous-traitant Le Joint Technique accompagne ses clients dans la co-création de solutions de protection et d’étanchéité de leurs produits. Mais nous avions aussi à cœur d’exploiter notre savoir-faire pour développer un produit qui rencontre directement son public.

Fan de running, il choisit de produire des lacets à mémoire de forme qui, s’adaptant à la morphologie de leurs usagers, « offrent toujours un maintien constant et permettent de se chausser et de se déchausser avec une extrême facilité. » Constitués de matériaux remarquables par leur résilience, ils gardent leur élasticité de – 30° à + 220° C ! Ils sont aujourd’hui distribués dans plus de 300 enseignes en France et en Europe, ainsi qu’au Japon, à Dubaï ou encore aux USA.

L’Industrie Magnifique : un projet de coeur et de stratégie

L’Industrie Magnifique, projet soutenu par notre Fondation, réunit artistes, mécènes industriels et institutionnels. La synchronicité de la vie s’est manifestée quand Jacques Rival, le designer ayant « mis sous cloche » la statue de Louis XIV à plusieurs reprises lors de la Fête des Lumières, a proposé à Guillaume Pain de le mécéner pour la première édition de LIM à Lyon – pile au moment où ce dernier projetait la célébration des 50 ans du Joint Technique et les 5 ans de Gorilla.

Participer à l’Industrie Magnifique est un investissement qui permet d’honorer le travail réalisé sur l’identité de l’entreprise et autour de ses valeurs : fierté, respect, exemplarité, faire-ensemble et passion des défis. Des valeurs questionnées chaque année et partagées en interne comme en externe. Mais Guillaume Pain rêve aussi que l’Industrie Magnifique, projet éminemment collaboratif dans son intention, notamment lors de sa production au sein de l’entreprise, y crée un élan. D’ailleurs, un petit groupe de salariés va mettre leurs expertises techniques au service de Jacques Rival, qui, inspiré par les lacets colorés de Gorilla, projette de concevoir une œuvre à partir de centaines de mètres d’entre eux.

Guillaume Pain souhaite également que la participation à LIM soit l’occasion de connecter l’entreprise avec son environnement, Saint-Genis-L’Argentière en l’occurrence. A cette fin, il impliqueles RH et la RSE dans le projet. Il a d’ailleurs fait le choix de recruter en CDI,après trois ans passés en alternance dans l’entreprise,une salariée complètement dédiée à la RSE. Enfin, l’exposition de l’œuvre dans l’écrin de l’Hôtel-Dieu marquera le point de lancement officiel d’un plan à 10 ans pour Le Joint Technique avec de nouvelles orientations stratégiques, notamment sur les secteurs de la santé et de la cosmétique, lancement manifesté par un nouveau nom et une nouvelle identité. Pour Guillaume Pain, financer une œuvre s’inscrit dans cette stratégie globale : ainsi, seront associés au projet, non seulement les salariés mais aussi les clients, invités dans l’entreprise à découvrir le work in progress lors de Tech Days.

L’Industrie Magnifique, dont le nom lui-même me parle tant, est un très gros projet pour notre entreprise. Y participer est donc une décision à la fois stratégique et politique.

« Car je ne je ne crois pas à un pays sans industrie » déclare-t-il. « L’industrie est de plus en plus moderne, et passionnante, si l’on arrive à former des passionnés ! Il y a beaucoup de travail pour rattraper tout ce qu’on a détruit à cause de la désindustrialisation. »

Pour ce fan de course à pied, habitué à relever des défis lors de trails, incarner la résilience du sportif, de son entreprise et, plus largement, de l’industrie, en sublimant les produits sortis de ses ateliers, est une belle gageure. L’année de ses 50 ans et de ceux du Joint Technique. Tout s’aligne…

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