Dans cette interview, Leïla Moumen, enseignante d’arts plastiques au Collège Lucie Aubrac à Givors (69), partage son parcours riche et sa double expérience dans l’industrie et dans l’enseignement. Elle nous raconte également son engagement auprès du projet La Caravane Soyeuse par Silk me Back, soutenu par la Fondation ILYSE, qui vise à initier les élèves à l’art textile et à l’industrie locale.
Leïla, bonjour. Pouvez-vous nous raconter brièvement votre parcours professionnel ?
Leïla Moumen : Mon parcours a été assez varié. Après l’École des Beaux-Arts de Lyon, j’ai travaillé pendant une quinzaine d’années dans la création de costumes pour le théâtre et la danse. J’ai ensuite rejoint une grande entreprise spécialisée en décoration, où j’occupais un poste au service création et marketing. Plus tard, j’ai exercé comme artiste indépendante pendant encore une quinzaine d’années. Enfin, j’ai décidé de passer le concours pour devenir enseignante en arts plastiques, pour partager ma passion de l’art avec les jeunes.
“Ensemble tissons des liens” est un projet qui a été initié au Collège Lucie Aubrac. En quoi consiste cette initiative ?
Leïla Moumen : “Ensemble tissons des liens” est un projet qui permet à nos élèves de cinquième de découvrir l’art textile autour de trois axes principaux :
- D’abord, ils explorent cette pratique en tant qu’art commun à de nombreuses cultures ;
- Ensuite, les élèves apprennent que le textile n’est pas une activité réservée aux femmes. Dans de nombreux pays, les hommes pratiquent l’art du textile que ce soit dans le loisir, l’artisanat ou l’industrie ;
- Enfin, ils découvrent l’industrie textile de notre région, l’Auvergne-Rhône-Alpes, et ses nombreux métiers.
C’est dans ce cadre, que nous avons découvert La Caravane Soyeuse de Silk me Back, projet lauréat de la Fondation ILYSE.
Pourquoi avez-vous fait appel à La Caravane Soyeuse dans le cadre de ce projet ?
Leïla Moumen : J’ai eu la chance de recevoir la proposition de Silk me Back, qui était en parfaite adéquation avec notre projet centré sur le textile. La Caravane Soyeuse offre aux élèves de cinquième l’opportunité de réfléchir dès la quatrième à leur orientation future.. Au sein de cette caravane et à travers les ateliers pédagogiques animés par Isabelle Moulin, porteuse du projet, les élèves découvrent la culture industrielle textile et les métiers qui y sont associés.
Quel est votre retour d’expérience sur cette initiative ?
Leïla Moumen : Préalablement, avec mes élèves, nous avons étudié les ressources textiles et les matériaux en classe, afin de les initier au secteur. Lors de la mise en place de cette initiative, ils ont pu explorer la caravane par petits groupes, aux côtés d’Isabelle. Les autres groupes avaient pour objectif de réaliser des croquis de la caravane, qui en elle-même, est un objet unique, très design et captivant. C’était une double expérience immersive et enrichissante.
“Tout en ouvrant sur l’histoire textile de Lyon, ce projet a permis de faire découvrir aux élèves des possibilités professionnelles passionnantes.”
Quels sont les retours des élèves ?
Leïla Moumen : Les élèves ont adoré l’expérience ! Ils ont été captivés par La Caravane Soyeuse, par les histoires d’Isabelle Moulin, et par la possibilité de toucher et voir de près des objets en lien avec l’industrie textile. Ils sont repartis avec une meilleure compréhension des opportunités professionnelles dans le secteur. Certains se projettent déjà dans des formations professionnelles, comme celle proposée par le lycée Casanova, qui offre des spécialisations en maroquinerie.
Selon vous, pourquoi est-il important de sensibiliser les jeunes à l’industrie textile ?
Leïla Moumen : La sensibilisation est essentielle car l’industrie textile est un secteur en pleine évolution qui offre de nombreuses opportunités de carrière. Il est important que les élèves soient au courant des métiers liés à ce domaine. Dans le cadre de notre projet, nous avons consacré un temps de recherche à ces métiers pour qu’ils puissent en explorer les multiples facettes.
Un dernier mot pour conclure ?
Leïla Moumen : J’espère que La Caravane Soyeuse pourra revenir pour que de nouveaux élèves découvrent cette initiative si inspirante et formatrice.