Imaginez une fresque XXL de street art sur un bâtiment industriel. Elle se voit de loin, est placée sur le trajet de milliers d’automobilistes chaque année et donne une visibilité, XXL elle aussi, à la société STMicroelectronics. Brigitte van Eibergen, Contrôleur financier du site de Grenoble et responsable de cet inspirant projet de fresque monumentale nous fait le récit de sa genèse.
STMicroelectronics, l’un des leaders mondiaux de semi-conducteurs
Cette entreprise de plus de 50 000 salariés fabrique des puces embarquées dans des produits du quotidien, leur apportant une contribution positive. Elles sont destinées aux produits grand public – tels les téléphones portables et l’électroménager – mais aussi aux équipements médicaux, aux automobiles (pour l’électrification) ou au secteur industriel (automatisation). STMicroelectronics répond à des enjeux de digitalisation et d’économies d’énergie. Ce leader mondial de semi-conducteurs compte 13 sites en France parmi lesquels les deux du bassin grenoblois : un site de R&D, concerné par le projet de fresque qui nous intéresse (avec 2 500 employés) et le site de production de Crolles (5 000 salariés). STMicroelectronics, implanté depuis 50 ans sur le bassin grenoblois, en est le premier employeur privé, et l’un des fleurons d’un écosystème spécialisé dans la micro-électronique.
Le projet « AIR – Attractivité-Identité-Rayonnement »
La mutation et le réaménagement du site de Grenoble débutent en 2020. Baptisée projet AIR – pour, comme son nom l’indique, adresser les questions d’Attractivité, d’Identité et de Rayonnement – cette réflexion aboutit à la végétalisation du site (spirale aromatique et forêt dense) et à l’installation d’une ferme de panneaux photovoltaïques, afin de répondre aux enjeux de développement durable. En ce qui concerne la visibilité, il s’agissait de tirer parti de la construction d’une bretelle d’accès à l’autoroute le longeant, alors que le site se situait jusqu’alors au bout d’une impasse sur la presqu’île scientifique. La décision est alors prise d’embellir les deux façades d’un bâtiment historique en tôle ondulée.

Le projet retenu ? Celui d’une fresque monumentale s’inscrivant dans la programmation du Street Art Fest de Grenoble. Brigitte van Eibergen, nommée chef de projet pour son appétence pour l’art, s’appuie sur une commission de cinq personnes et commence par accueillir sur le site Jérôme Catz, Directeur de Spacejunk, organisateur du festival. Il sélectionne plusieurs artistes qui pourraient intervenir lors de l’édition de juin 2021. Parmi eux, le choix, collégial, se porte sur deux street artistes : Augustine Kofie et Elisa Morlet (dite Iota). Un homme et une femme, un Américain de la côte ouest et une Européenne. Faire le choix, très symbolique, de cette diversité permettait d’incarner celle des salariés de l’entreprise – une diversité également illustrée par les univers picturaux très éloignés des deux artistes, qui ont relevé le défi de travailler ensemble, mêlant l’abstrait au figuratif. Ainsi, les lignes géométriques de la fresque évoquent-elles la plaque de silicium sur laquelle sont gravées nos puces, et la main, les savoir-faire de STMicroelectronics. Quant à la silhouette de montagne, elle la Dent de Crolles, située dans l’environnement immédiat du site.
La signification de cette fresque ? Raconter l’histoire de la société et visualiser sa projection dans le futur mais aussi, montrer à l’extérieur ce qui se passe à l’intérieur des murs.
Brigitte van Eibergen – STMicroelectronics
Un projet fédérateur et bénéfique en interne
La réalisation de la fresque a suscité énormément de curiosité de la part des salariés durant les 14 jours qu’elle a nécessités : « observer les artistes travailler en temps réel était fascinant, si bien qu’au bout de 3 ou 4 jours, le périmètre a été réaménagé de manière que les salariés puissent voir la fresque évoluer. C’est rapidement devenu LE projet du site. D’ailleurs aujourd’hui, le bâtiment N, orné de l’œuvre intitulée MACROfusion n’est plus désigné en interne que par l’appellation « le bâtiment de la fresque ». Il est aussi devenu un marqueur du site de Grenoble. » Les salariés ont par ailleurs été impliqués, notamment lors de deux conférences, l’une en amont, pour les préparer au projet, et l’autre en aval, car « la fresque interpelle » Des visites guidées ont également été organisées. « Le timing était parfait », souligne Brigitte, « car cette fresque, très colorée, a vu le jour après la période, sombre, de la Covid. »
Très fédérateur, ce type de projet s’inscrit parfaitement dans la culture de l’entreprise.
Brigitte van Eibergen – STMicroelectronics« Le côté artistique et culturel du projet m’a passionnée », ajoute-t-elle. « Cela m’a offert une bulle d’air qui a permis de m’échapper de mon quotidien de travail et de mon métier pragmatique et rigoureux ». Enfin, « l’impact de cette œuvre picturale a été très positif pour le site de Grenoble : elle suscite les réactions, notamment auprès de nos clients du monde entier et des plus de 200 jeunes accueillis sur le site chaque année. Cette fresque, visible, non seulement depuis l’autoroute (5 000 à 10 000 personnes passent chaque jour devant le bâtiment), mais aussi du haut de la Bastille, donne une image moderne de notre société. » Une initiative inspirante à essaimer dans les industries de notre région ?

Une initiative dont le succès réjouit la Fondation ILYSE car elle illustre avec éclat l’une de nos convictions fortes : l’art peut avoir un effet magique sur la perception qu’ont les habitants de l’industrie de leur territoire. C’est à ce titre que nous soutenons et accompagnons le projet « Street Art en Industrie », déployé par Spacejunk. Dévoiler l’activité industrielle sous un jour artistique et ludique permet véritablement d’en changer les représentations spontanées.
Les bénéfices du Street Art en Industrie
1. Moderniser l’image du secteur
2. Affirmer son ancrage local
3. Rendre visibles ses savoir-faire « cachés »
4. Fédérer tous les collaborateurs autour d’un projet artistique