Un parrain de projet tout en humanité et en humilité

Entrepreneur aux multiples facettes, Jean-Marc Defour est avant tout un homme d’une grande humanité, viscéralement engagé – et dans le groupe qu’il dirige, PHEA, et dans la société. Également coach certifié HEC, il est aussi auteur du livre « De patron à facilitateur« , dans lequel il partage ses réflexions sur le leadership moderne, axé sur l’autonomisation. Animé par l’importance, pour tout un chacun, de trouver sa place et de saisir sa chance, il a accepté de parrainer le projet « Fair(e) l’Industrie ».

De « cancre » à patron d’entreprise : la filière technique en réussite

Issu d’un milieu ouvrier, Jean-Marc Defour est « envoyé » en baccalauréat mécanique, car « taxé de cancre » à l’époque ! Il s’indigne encore aujourd’hui que cette orientation soit souvent proposée par défaut ; et n’a de cesse de réhabiliter les filières techniques, « des voies royales pour travailler dans l’industrie ». « Elles proposent des modes d’apprentissage par projet, qui correspondent bien à certains profils d’élèves. C’est une pédagogie à part, singulière, qui, pour certains, permet de surcroît de passer de l’échec à la réussite », renchérit-il. Ce que la suite de son parcours d’études et professionnel illustre avec brio…

S’ensuivent BTS et formation par alternance avec une licence professionnelle mécanique à l’IUT, puis formation d’ingénieur à l’ISTP en génie industriel – promo 1992. Après ses années d’apprentissage en PME, il intègre une ETI dans le Jura comme responsable de production. Un an plus tard, il est débauché par le Club des Entrepreneurs de l’Ondaine (CLEO) pour devenir l’un des tout premier cadre à temps partagé en France pour mettre en place la norme ISO 9001 dans cinq structures à la fois. Deux ans plus tard, il est à nouveau débauché par un cabinet de conseil en qualité : cette expérience lui donne une vision à 360° de nombreux métiers et lui permet de rencontrer de nombreux chefs d’entreprise, qui lui transmettent l’envie d’exercer le métier de dirigeant. Il marche dans leurs pas, rachetant une première entreprise en 2002, concédant « ne pas avoir l’âme d’un créateur » : ).

Les filières techniques sont des filières d’excellence, qui plongent les élèves dans le concret. Elles ne devraient pas être brandies comme une menace ou une punition !

Il fait passer cette première entreprise de 3 à 10 salariés en triplant le chiffre d’affaires et la revend en 2013. Puis il rachète successivement trois entreprises en Loire et Haute-Loire, qui, aujourd’hui, forment le groupe PHEA : la tôlerie Fayolle SAS en 2013, la chaudronnerie Berlier en 2018 et Dubois, expert dans la découpe et le façonnage du tube,en 2022. PHEA, dont la devise est « la force du métal au service de l’industrie », compte désormais plus de 60 salariés.

Ses enseignements sur le management, qu’il détaille dans son livre, « De patron à facilitateur », Jean-Marc Defour les tire non seulement de son expérience de direction, et du terrain, mais aussi de ses connaissances. Car ce « boulimique » de formation n’a jamais arrêté de se former, au sein du réseau Excellence de la BPI, mais également à l’extérieur – en process com, DISC, Ennéagramme, neurosciences, design thinking« autant d’outils qui permettent de mieux comprendre chacun de ses salariés et sa richesse intrinsèque » – ainsi qu’une formation d’un an en coaching à HEC, en 2020.

Usine en scène : de l'atelier au théâtre
Usine en scène : de l’atelier au théâtre

Le « bien vivre ensemble » en valeur-socle de la performance

Musicien, jouant des percussions d’orchestre, Jean-Marc Defour est membre d’une harmonie depuis l’âge de 12 ans. Est-ce cela qui l’a formé à être à l’écoute des autres ? Est-ce cette expérience singulière – toute harmonie étant traditionnellement intergénérationnelle et creuset d’une grande mixité sociale – qu’il l’a sensibilisé à la différence ? Toujours est-il que ce qui importe avant tout à Jean-Marc Defour, c’est le bien vivre ensemble, « unsoutien de performance très efficace dans le monde économique. »

« La meilleure façon de faire croître les résultats des entreprises, c’est d’être centré sur l’humain et de libérer le potentiel de chaque salarié. » Cela passe par l’encouragement à la formation, qui fait grandir chacun, et par la transmission interne des connaissances, sur laquelle repose la cohésion d’équipe. C’est d’ailleurs à cette dernière que Jean-Marc Defour attribuela rentabilité de PHEA – une rentabilité qui s’établit à plus du double des ratios du secteur !

Faire confiance à ses équipes, être à leur service – et surtout pas l’inverse – et adapter son management en fonction des personnalités.

Les valeurs du groupe – honnêteté, excellence, confiance, satisfaction client, solidarité – ont été soigneusement définies et sont présentées aux candidats dès leur entretien d’embauche afin d’évaluer leur alignement. Elles sont aussi régulièrement rappelées aux salariés, afin de maintenir la cohésion, si chère à Jean-Marc Defour.

Sa définition d’un bon patron ? Être un facilitateur ! « Un bon dirigeant n’est pas dans la directivité ; il ouvre l’esprit de ses salariés, leur donne autonomie, cap et vision ainsi qu’un cadre propice à s’épanouir. D’autant plus pour les nouvelles générations : dans la société angoissante qui est la nôtre, il faut leur donner des raisons de croire au projet de l’entreprise », ajoute-t-il. Et de préciser : « il ne s’agit pas de philanthropie, mais de leviers de performance ».

Accueil visite jeunes PHEA
Visite des jeunes à PHEA

« RSE » avant l’heure

Dans ses entreprises, comme vous l’aurez compris, l’humain prime – ce qui lui a valu le prix RSE au Salon GoFab en 2024. Mais Jean-Marc Defour n’a pas attendu que le terme soit à la mode pour prendre soin de ses salariés. « L’entreprise a un rôle sociétal à jouer en tant que lieu de vie, et pas seulement en tant que lieu de production. » Aussi, depuis toujours, chaque année, tous les salariés sont-ils invités à une pièce de théâtre ou à un concert, avec leurs familles auxquelles ils sont fiers de montrer les machines tourner. Les plus proches voisins et les clients sont aussi conviés. « Injecter de la culture en entreprise » paraît aussi essentiel à Jean-Marc Defour qu’intégrer cette dernière à son environnement. Chaque année aussi, les salariés du groupe, issus des trois entreprises, sont réunis pour une journée karting ou golf. Sans compter, depuis toujours, la redistribution des bénéfices par un système d’intéressement et la prise en charge de la prévoyance à 100%…

L’entreprise doit être intégrée à son environnement naturel, sociétal, au tissu des associations locales…

La vie entre dans l’entreprise par le biais des engagements des salariés, encouragés à les exercer au sein-même du groupe. Ainsi, en partenariat avec l’association Main dans la Main, ont-ils soutenu les populations ukrainiennes victimes du conflit avec la Russie, en leur apportant des poêles à bois fabriqués avec des tonneaux métalliques récupérés et transformés dans les ateliers. Localement, les associations de foot, de pétanque ou encore de judo où entraînent ou jouent des salariés et leurs familles sont prioritairement soutenues par l’entreprise.  

Une forte empreinte sociétale

Viscéralement engagé, Jean-Marc Defour l’est, au-delà de son groupe, dans la société. Parrain au sein du Réseau Entreprendre, il participe aussi à monter une antenne en Haute-Loire de l’Association 60 000 Rebonds qui vient en aide aux dirigeants qui ont déposé le bilan : des entrepreneurs qu’il accompagne aussi individuellement. Il s’implique par ailleurs, depuis peu, aux côtés de notre Fondation en faveur du projet « Fair(e) l’Industrie ».

Aller au-devant des personnes dans leur environnement de travail et leurs lieux de vie, telle est la vocation de ce projet déployé par les CPME Rhône et de la Loire, en partenariat avec la Fondation FERS pour la réussite scolaire. Ils souhaitent, par ce biais, sensibiliser les référents parentaux et de l’éducation populaire aux enjeux de transition durable et opportunités métiers des entreprises industrielles qui se transforment.

Quelles sont les motivations de Jean-Marc Defour à être parrain de ce projet ? Il souhaite viscéralement contribuer à améliorer l’image de l’industrie : « on a besoin que des jeunes viennent travailler à nos côtés ! »Au titre d’ambassadeur du projet, il s’est engagé à créer des connexions utiles et à inspirer d’autres industriels à s’engager à leur tour. Vous le suivez ?

Portrait Jean-Marc Defour
Jean-Marc Defour
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