Déclic Industrie lève les freins à la reconversion dans l’industrie locale

Entretien avec Anne Marsick, consultante chez SIRAC, porteur du projet « Déclic Industrie » sur le Rhône ; en partenariat avec le Club Gier Entreprises qui anime le dispositif sur la Loire.

Anne, pouvez-vous présenter votre parcours ?

Anne Marsick : Je travaille chez SIRAC depuis une dizaine d’années, une entreprise de travail à temps partagé basée à Lyon Villeurbanne. Je suis en charge de l’animation d’un réseau d’entreprises :  le réseau MODEL qui permet aux entreprises de coopérer sur des sujets RH que sont le recrutement et la mobilité sécurisée inter-entreprise. Auparavant, j’ai travaillé pendant 10 ans avec des industries de la région Rhône-Alpes en tant que consultante et formatrice en organisation industrielle.

Comment une entreprise lyonnaise de temps partagé et une association d’entreprises de la Vallée du Gier se retrouvent-elles au sein d’un même projet ?

Anne Marsick : (sourire) C’est grâce à la fondation ILYSE. Avant le 30 août 2022, date de l’atelier organisé par la Fondation dans les locaux de l’UIMM Loire, le Club Gier Entreprises et SIRAC ne s’étaient jamais rencontrés.

SIRAC avait prévu de candidater à l’appel à projets d’Ilyse portant sur l’emploi et la reconversion : « Nouvelles vocations professionnelles : En quoi les activités productives locales font-elles sens aujourd’hui ? ». Une demi-journée d’atelier a alors été proposée aux structures souhaitant répondre à cet appel à projet. Nous y avons participé et avons d’ailleurs retrouver des membres de l’AFPA et de Repères Métropole avec qui nous travaillions déjà… et bien sûr le Club Gier Entreprises.

Delphine Gréco, la Déléguée générale d’Ilyse, avait évoqué l’idée, pour les structures présentes, de se rassembler, afin de proposer ensemble un projet établi. Il est certain qu’« à plusieurs on est plus forts », et c’est dans ce sens que nous avons pu identifier des partenariats possibles.

En quoi Déclic Industriel redonne-t-il du sens à la reconversion dans l’industrie locale ?

Anne Marsick : Au travers de l’ensemble des actions que nous avons conçues, articulées autour de deux parcours. Il ne s’agissait pas d’inventer des propositions, mais de s’appuyer sur des propositions existantes afin de les bonifier et de les essaimer. Chaque partenaire a apporté son savoir-faire avec des actions qui étaient déjà mises en œuvre.

Il y a 2 parcours distincts dans le dispositif Déclic Industrie : 

  • Un parcours pour les prescripteurs / conseillers en insertion professionnelle, dans le but de leur permettre de mieux connaître l’industrie d’aujourd’hui, de pouvoir mieux en parler avec leurs publics.

Nous les emmenons visiter des entreprises, faire un « ZI Tour » qui est une visite commentée et orientée emploi des zones industrielles ; un « vis-ma-vie » avec l’AFPA Vénissieux ou l’AFPI Loire, une expérience durant laquelle les prescripteurs vivent l’expérience d’un candidat. Ils appréhendent véritablement les appétences, les aptitudes attendues par leurs bénéficiaires, et pourront de ce fait les orienter vers l’industrie. Après chaque proposition Déclic Industrie, les participants répondent à une enquête à chaud afin d’expliciter l’évolution de leur perception de l’industrie.

  • Un parcours pour les industriels :

L’action marque-employeur permet aux acteurs locaux des sites de production et aux candidats en reconversion de se découvrir : les entreprises vont travailler sur les messages qu’elles souhaitent faire passer sur leurs métiers et leurs atouts grâce à la réalisation de film. Cette proposition permettra d’identifier des ambassadeurs de l’industrie qui souhaiteront en accord avec leur employeur prendre un peu de leur temps pour faire découvrir l’industrie.

Nous proposons également des visites de structures d’insertion par l’activité économique. Il s’agit pour les industriels de s’ouvrir à ces profils disponibles à la formation ou à la reconversion en créant une opportunité de rencontre et d’échange.

Ces deux parcours vont permettre de créer des échanges sur les postes à pourvoir et des profils en reconversion pour in fine permettre aux industriels de trouver de nouveaux collaborateurs.

Déclic Industrie donne ainsi l’opportunité à deux mondes de se rencontrer. 

Le projet a démarré depuis maintenant quelques mois : quelles actions ont pu être mises en place depuis le Rhône ?

Anne Marsick : Nous avons commencé à rendre concret le projet au 1er trimestre 2023, en apprenant à nous connaître avec les acteurs du projet : l’AIRM (association des industries de la région de Meyzieu), l’AFPA Vénissieux, Repères Métropole, le CREPI Loire, l’AFPI Loire et le Club Gier Entreprises. SIRAC et le Club Gier Entreprises ont créé le poste de coordinateur à temps partiel sur chacun de leur département. Nous avons construit notre stratégie de communication, planifié nos actions et conçu les outils pour mesurer l’évolution des perceptions. Jusqu’alors des prescripteurs ont pu participer à 5 « ZI Tours » dans la zone de Meyzieu, et d’autres à l’action « Vis ma vie » avec une immersion à l’AFPA Vénissieux. Deux structures d’insertion par l’activité économique ont ouvert leur porte à un groupe d’industriels. L’action marque employeur devrait intervenir au cours des mois de septembre et octobre.

Nous avons donc commencé à évaluer l’évolution des perceptions pour alimenter l’impact de Déclic Industrie : nous voyons déjà que cela va dans le bon sens !

Le projet se déploie sur 2 ans. Quels sont vos objectifs d’ici l’année prochaine ?

Anne Marsick : Nous avons établi un plan de charge sur 2 ans. L’objectif est de poursuivre les propositions démarrées en 2023 sur plus de territoires, et d’amplifier leur impact.

En 2024, nous préparerons 2025, la vie et la pérennité de Déclic Industrie après le soutien d’Ilyse.

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